Un grand nombre d’informations nous sont proposées chaque jour concernant le virus Covid-19 et les conduites à tenir pour limiter sa propagation parmi la population. Peut-être avez-vous d’autres interrogations, notamment en ce qui concerne vos animaux de compagnie : peuvent-ils eux aussi être contaminés ? Comment se protéger ? Comment les protéger ? Voici quelques explications relatives au virus Covid-19 et les connaissances actuelles concernant ce virus et les animaux de compagnie.
Le COVID-19, qu’est-ce-que c’est ?
COVID-19 fait référence à la maladie causée par un virus. L’OMS* a nommé le virus à l’origine de cette affection “SARS-CoV-2” : c’est son nom scientifique. Il peut également être appelé « virus COVID-19 » ou « virus responsable du COVID-19 »..[5]
Ce virus appartient à la famille des coronavirus.
Un coronavirus, c’est quoi ?
Les infections à coronavirus sont fréquentes chez les animaux tout comme chez l’homme. Chez l’homme, elles provoquent des maladies allant d’un simple rhume (certains virus saisonniers sont des coronavirus) à des pathologies plus sévères (comme le Syndrome respiratoire du Moyen-orient provoqué par le MERS-CoV ou le Syndrome Respiratoire Aigu Sévère causé par le SRAS-CoV).[4]
Les coronavirus (CoV) appartiennent à une famille de virus à ARN qui tirent leur nom de la couronne caractéristique (corona en latin) de spicules qui entoure l’enveloppe de la particule virale.[5]
Les cellules de l’organisme possèdent, à leur surface, des récepteurs qui régulent les échanges qu’elles vont réaliser (ces récepteurs contrôlent les éléments que la cellule laisse entrer ou au contraire qu’elle libère). Ces récepteurs sont propres à chaque type de cellule (ceux des cellules rénales sont différents des récepteurs présents à la surface des cellules pulmonaires…).
Les virus ne sont pas capables de se multiplier seuls. Ils doivent, pour pouvoir se répliquer, infecter les cellules d’un hôte. Les protéines présentes à la surface des coronavirus (les spicules) sont compatibles avec des récepteurs très présents à la surface des alvéoles pulmonaires. Si un coronavirus comme le SRAS ou le SARS-CoV-2 pénètre dans un organisme humain, notamment par les voies respiratoires, il va ainsi pouvoir pénétrer dans les cellules pulmonaires, devenir pathogène et provoquer les symptômes respiratoires associés à ce type de virus.[3]
Si certaines souches de coronavirus sont zoonotiques, c’est-à-dire transmissibles entre les animaux et l’homme, de nombreuses souches ne le sont pas.[4]
Qu’en est-il du virus COVID-19 ?
En décembre 2019, des cas humains de pneumonie d’origine inconnue ont été rapportés dans la ville de Wuhan (province du Hubei, République populaire de Chine). Le coronavirus identifié, qui a été nommé SARS-CoV-2, possède des différences génétiques suffisamment grandes avec les autres coronavirus pour être considéré comme nouveau. On parle de virus émergent parce qu’il était jusqu’alors inconnu chez l’humain. Depuis le 11 mars 2020, l’OMS qualifie la situation mondiale du COVID-19 de pandémie, c’est-à-dire que l’épidémie est désormais mondiale.[3] [5] (Informations actualisées quotidiennement sur le site Internet de l’OMS)
Les premières personnes à avoir contracté le virus s’étaient rendues au marché de Wuhan, marché aux poissons et aux animaux sauvages. La maladie semblerait donc venir d’un animal (zoonose) mais l’origine n’a pas été confirmée.
Quels sont les symptômes du COVID-19 ?
La maladie Covid-19 se manifeste par une pneumonie particulière (une infection des poumons qui apparaît brutalement). Les alvéoles pulmonaires se remplissent de pus et de liquide au lieu de se gorger d’air. Les symptômes principaux sont de la fièvre ou une sensation de fièvre et une forte toux. Chez les personnes développant des formes plus graves, on retrouve des difficultés respiratoires, pouvant mener jusqu’à une hospitalisation en réanimation et au décès par manque d’apport d’oxygène à l’organisme.[4] [3]
Comment se transmet ce virus ?
Le SARS-CoV-2 se transmet de personne à personne et essentiellement de deux façons : par gouttelettes et par contact
- Le virus prolifère dans les sécrétions respiratoires et sort de l’organisme sous forme de gouttelettes (sécrétions invisibles projetées lors d’une discussion sous forme de postillons mais surtout lors d’éternuements ou de toux). Si un individu infecté éternue ou tousse, les gouttelettes peuvent être projetées. Un sujet sain à proximité peut alors les inhaler et être infecté.[3] [4]
- Toute personne infectée peut également transmettre le virus par contact étroit avec une autre personne, ce même si elle ne présente encore aucun symptôme. Les gouttelettes se retrouvent sur sa peau, ses mains et les objets qu’elle a touchés. Les agents infectieux peuvent y demeurer actifs de quelques heures à quelques jours. En touchant la personne ou les surfaces souillées, un sujet sain devient exposé. S’il se frotte le nez ou la bouche avec ses mains non lavées, il va laisser pénétrer le virus dans son organisme et se contaminer…[3]
Illustration issue du site https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus
L’humain peut-il transmettre le virus du COVID-19 aux animaux ?
Maintenant que les cas d’infections par le virus COVID-19 sont largement répandus dans la population humaine, il est possible que certains animaux soient infectés par contact étroit avec des humains infectés. A ce jour, plusieurs exemples d’infections animales ont été signalées à l’OIE :
- En Chine, deux chiens ont été infectés par le virus du COVID-19 suite à un contact rapproché avec leurs propriétaires qui étaient atteints du COVID-19.
Si la présence de matériel génétique du virus COVID-19 a été montrée chez ces animaux, ils ne présentaient, en revanche, aucun signe clinique de la maladie.[5] - Un chat a également été testé positif par les Services vétérinaires de Belgique, suite à une exposition rapprochée à son propriétaire positif au COVID-19. Pour ce chat, l’infection est suspectée mais n’a pas encore été confirmée. OIE.[5]
Dans ce cas, mon animal domestique peut-il me transmettre le virus ?
Par sa structure génétique, le virus SARS-CoV-2 semble avoir pour source initiale un animal. Il provient probablement d’une espèce de chauve-souris avec ou sans intervention d’un hôte intermédiaire. Cependant, dans le contexte actuel et au vu des informations disponibles publiées, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a indiqué, dans son rapport du 11 mars 2020, qu’il n’existe aucune preuve que les animaux de compagnie et d’élevage jouent un rôle dans la propagation de la maladie.[2]
→ Non, les animaux de compagnie ne transmettent pas le COVID-19
Depuis la découverte, à Hong Kong, des deux chiens positifs (leurs propriétaires avaient le Covid-19), la possibilité d’un portage du virus par les animaux de compagnie a été évoquée. Le suivi du premier chien placé en quarantaine pendant 14 jours puis testé à six reprises a permis de noter un très faible taux de virus dans ses voies respiratoires et sa cavité buccale. Les tests qui ont suivis sur ce chien sont devenus complètement négatifs.
Le virus n’a, par ailleurs, pas été trouvé dans ses déjections alors que les selles sont souvent riches en coronavirus chez les animaux réservoirs.
Enfin, les deux chiens n’ont jamais présenté de signes cliniques.[1]
Ces données scientifiques suggèrent que le Covid-19 peut se transmettre aux chiens à partir du propriétaire contaminé mais que rien n’indique, en revanche, à ce jour, que les chiens peuvent devenir malades et à leur tour contaminer, par des aérosols ou la salive, des personnes non infectées ou d’autres animaux rencontrés.[1] [5]
(L’OIE, Organisation Mondiale de la Santé Animale, fournit des mises à jour de ces données à mesure que de nouvelles informations sont disponibles. Elles sont accessibles sur le site :
https://www.oie.int/fr/expertise-scientifique/informations-specifiques-et-recommandations/questions-et-reponses-sur-le-nouveau-coronavirus2019/)
Rien ne permet donc de penser actuellement que les animaux infectés par l’homme jouent un rôle dans la propagation du COVID-19. Les épidémies humaines sont provoquées par des contacts entre personnes. Il n’est donc pas justifié de prendre des mesures à l’encontre des animaux de compagnie qui pourraient compromettre leur bien-être.[5]
Il est également totalement déconseillé de nettoyer les pattes ou la langue de votre chien ou chat avec des produits tels que gel hydroalcoolique, eau de Javel ou encore alcool au retour des sorties : Ces produits sont inadaptés à cet usage et vous risquez d’infliger à votre animal des brûlures de la bouche, de la peau ou encore une grave intoxication !
Un membre de la famille est porteur du virus. Quelles précautions prendre concernant mon animal ?
Même si aucun animal de compagnie n’a, jusqu’à présent, présenté de signes cliniques causés par le COVID-19 et qu’il n’existe pas de preuve que les animaux de compagnie puissent jouer un rôle dans la propagation de cette maladie humaine, nous avons vu précédemment que les animaux et les humains peuvent parfois partager des maladies (nommées zoonoses). Il est donc tout logiquement recommandé aux personnes qui sont atteintes du virus du COVID-19 de limiter les contacts avec leurs animaux de compagnie et d’autres animaux.[5]
Tout comme pour les contacts avec un humain, il faut limiter au maximum tout contact avec les éléments qui pourraient transmettre les agents pathogènes (aérosols, salive, déjections) Ainsi :
- Il importe de se laver les mains avant et après avoir été à proximité ou avoir manipulé les animaux, leur nourriture ou leurs affaires (litière, promenade, alimentation, etc.).[1] [5]
- Il faut éviter de les embrasser, de se faire lécher ou de partager de la nourriture avec eux
- Dans la mesure du possible, les personnes malades ou sous traitement médical pour le COVID-19 doivent éviter tout contact étroit avec leurs animaux de compagnie pendant la période où elles peuvent excréter le virus. Mieux vaut confier leurs animaux aux bons soins d’un autre membre de leur foyer. Si elles doivent s’occuper de leur animal, elles devraient appliquer de bonnes pratiques d’hygiène et si possible porter un masque facial.[5]
Rappelons bien que, dans un foyer où une personne malade a le Covid-19, le risque pour les personnes vivant sous le même toit de contracter le virus est bien plus lié aux contacts avec ce malade qu’avec l’animal de compagnie !!! [1]
En cette période de confinement, votre animal est, plus que jamais, un allié, un soutien psychologique ! N’oubliez pas que les bienfaits de nos compagnons ne sont plus à prouver: leur présence nous calme, nous rassure, diminue le risque de développer des affections cardio-vasculaires; ils stimulent nos défenses immunitaires, réduisent le risque d’allergie et d’asthme chez les enfants et favorisent le bon développement psychologique de nos bambins…
Et pour le confinement ? Qu’est-ce qui reste autorisé pour les propriétaires d’animaux ?
En France, le 27 mars 2020, le Premier ministre a annoncé le renouvellement du confinement pour deux semaines supplémentaires, soit jusqu’au mercredi 15 avril. Les mêmes règles que celles actuellement en vigueur continueront à s’appliquer. Cette période de confinement pourra être prolongée si la situation sanitaire l’exige.
Afin de ralentir la propagation du COVID-19, plusieurs catégories d’établissements ne peuvent plus accueillir de public : c’est le cas notamment des chenils, pensions, centres de dressage…
Par dérogation, restent ouverts: les commerces de détail d’aliments et fournitures pour les animaux de compagnie, les animaleries.
En ce qui concerne les déplacements avec vos animaux, restent autorisés pendant la période de confinement :
- les déplacements brefs, dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile, liés aux besoins des animaux de compagnie, uniquement à condition d’être muni d’une attestation (téléchargeable sur https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus )
- les déplacements pour les soins vétérinaires d’urgence. L’ordre des vétérinaires a précisé le 16 mars 2020 les conditions à respecter : avant tout déplacement à la clinique, le vétérinaire doit être prévenu par téléphone pour pouvoir évaluer le degré d’urgence du cas et organiser la circulation des patients sans qu’il y ait contact, ni attroupement à la clinique. Tous les actes pouvant être différés doivent l’être; c’est le cas, par exemple, des rappels de vaccination.[6]
- N’oubliez pas de toujours porter sur vous l’attestation individuelle adéquate pour chacun de vos déplacements avec vos animaux.
ATTENTION : toutes les informations relatives au virus Covid-19 citées dans cet article, évoluent au jour le jour et dépendent des observations quotidiennes et des découvertes faites dans les différentes pays (relevées par l’OIE justement), n’hésitez pas à vous tenir informé et à consulter régulièrement les mises à jour sur les sites officiels de l’ OIE, l’ANSES, ou encore gouvernement.fr
Sources et liens utiles :
- [1] Académie Nationale de Médecine : Cellule de veille scientifique Covid-19 spécifiquement mise en place, regroupant médecins et vétérinaires. Communiqué du 24 mars 2020
- [2] ANSES : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
https://www.anses.fr/fr/content/covid-19-le-point-sur-la-situation - [3] Cité Des Sciences : Exposition coronavirus : http://www.cite-sciences.fr/lascienceestla/exposition-coronavirus/
- [4] Site Gouvernement.fr : https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus
- [5] OIE : Office International des Epizooties (OIE) ou Organisation mondiale de la santé animale (version du 1er avril 2020). Il s’agit de l’organisation intergouvernementale chargée d’améliorer la santé animale dans le monde (équivalent de l’OMS pour la santé humaine). L’OIE compte 182 pays et territoires membres.
- [6] Ordre National Vétérinaire France
Auteur et illustratrice : Dr. Caroline Allard – Vetup®