La Maladie de Carré est une maladie infectieuse causée par un paramyxovirus. Elle affecte principalement les chiens, les autres canidés (loups, renards…) et les mustélidés (furets, belettes…). Toutefois, des cas de cette maladie ont pu être observés dans d’autres types de populations d’animaux. L’article et la vidéo proposés abordent la Maladie de Carré chez les canidés mais évoquent également des cas de cette affection diagnostiqués parmi certaines populations d’animaux sauvages comme les lions de la réserve de Serengeti ou encore des baleines pilotes au large des côtes néo-zélandaises.

Pathogénie et signes cliniques

Les animaux infectés transmettent le virus via des sécrétions ou excrétions corporelles (sécrétions nasales, oculaires, urines, matières fécales…). La transmission du virus se fait par contact oro-nasal d’un animal sain avec les sécrétions ou excrétions contenant le virus d’un animal contaminé (un animal sain pourra, par exemple, être infecté par voie aérosol si un chien atteint éternue à proximité de sa truffe ou de sa gueule). L’excrétion du virus par un chien infecté peut durer plusieurs semaines permettant une large propagation de la maladie.

Après avoir été inhalé, le virus se réplique dans les nœuds lymphatiques pour ensuite atteindre, par voie sanguine, des organes très variés, ce qui explique que les symptômes de cette maladie sont peu spécifiques.

On observe généralement, dans les premiers jours de l’infection : une hyperthermie, un jetage nasal et oculaire, de la toux, un abattement et une anorexie. Si l’animal n’est pas pris en charge rapidement, les symptômes peuvent évoluer vers des vomissements, de la diarrhée, des troubles oculaires mais également une hyperkératose de la truffe et des coussinets. A un stade avancé de la maladie, des troubles nerveux peuvent apparaître : crises convulsives accompagnées de myoclonies, d’ataxie, de parésie ou de paralysie…

La Maladie de Carré touche beaucoup plus fréquemment les jeunes chiens non vaccinés (elle sera souvent plus facilement décelée chez ces derniers car suspectée). Néanmoins, un chien adulte peut également déclarer la maladie.

La Maladie de Carré est grave et provoque la mort de l’animal dans plus de 50% des cas. Il arrive même qu’un animal présente une forme nerveuse de la maladie après une période de rémission.

Diagnostic

Le diagnostic n’est pas aisé car les signes cliniques sont variés et peu spécifiques. Lors de suspicion de Maladie de Carré devant un historique patient et des symptômes observés compatibles avec cette pathologie, le vétérinaire pourra avoir recours à des examens complémentaires. Le titrage sanguin des anticorps anti-maladie de Carré chez un animal non vacciné ou des analyses histologiques des muqueuses pourront aider au diagnostic.

L’immunofluorescence et la PCR sont d’autres techniques utilisables, qui ont l’avantage d’être très fiables lorsque le résultat du test est positif. Par contre, un résultat négatif de ces tests ne permet pas d’exclure la maladie de façon certaine.

Traitement et prévention

Il n’existe malheureusement pas de traitement spécifique de la maladie de Carré. Une hospitalisation est nécessaire pour prendre en charge les symptômes et combattre les éventuelles infections secondaires. L’animal est placé sous perfusion pour lutter contrer la déshydratation liée à la diarrhée et aux vomissements. Par ailleurs, des anti-vomitifs et des anti-diarrhéiques ainsi que des antibiotiques à large spectre pour lutter contre les infections secondaires sont généralement prescrits.

Sachant qu’il n’existe pas de traitement spécifique contre la Maladie de Carré et qu’il s’agit d’une affection responsable de la mort de l’animal dans un très grand nombre de cas, il est essentiel de prévenir le risque d’infection en faisant vacciner votre chien. Une première injection est réalisée vers l’âge de 7 à 8 semaines, suivie d’une seconde vers l’âge de 12 semaines. Selon le type de vaccin employé et le protocole utilisé, un rappel de vaccination sera ensuite réalisé, le plus souvent, chaque année. Votre vétérinaire pourra vous fournir tous les renseignements nécessaires quant au protocole à appliquer en fonction de l’âge de votre animal et de l’environnement dans lequel il vit. En plus de la vaccination, rappelons qu’il est plus prudent de tenir son chiot en laisse lors des promenades et de limiter les contacts avec des chiens errants ou inconnus.

Auteur : M. Hugo Haab Étudiant vétérinaire – Vetup®