L’été est là, le soleil, la chaleur, la nature et les activités de bord de mer… mais également, malheureusement, avec lui, ses risques, maladies et bobos en tous genres. Mieux vaut connaître ces derniers et les anticiper pour les éviter au mieux et passer un bel été !
Voici trois troubles estivaux parmi les plus fréquents et quelques conseils pour les prévenir ou les gérer s’ils survenaient.
Les troubles estivaux les plus fréquents
Le mal des transports
La route des vacances avec un animal peut vite devenir un cauchemar si celui-ci souffre du mal des transports.
Ce phénomène est provoqué par les organes de l’équilibre situés dans l’oreille interne. Lorsqu’un animal se trouve dans un véhicule quel qu’il soit (voiture, train, avion, bateau…), l’oreille interne perçoit un mouvement alors que l’organisme est immobile. La contradiction de ces messages sensoriels provoque les symptômes du mal des transports.
Ce dernier se manifeste généralement d’abord par une agitation, un halètement et une salivation excessive, puis, peut aboutir à des vomissements.
Lorsque les symptômes ont commencé à apparaître, il n’y a malheureusement plus grand-chose à faire, hormis faire des petites pauses régulières et rafraîchir l’animal. En revanche, des traitements existent contre le mal des transports. Ils sont, en général, à donner une à deux heures avant le départ. Parlez-en avec votre vétérinaire, il pourra vous conseiller sur le traitement le plus adapté à votre animal.
En prévention, mieux vaut éviter de trop nourrir votre animal le jour du départ. Un repas plus léger que d’habitude est préférable. Au cours du trajet, tous les facteurs pouvant favoriser les nausées sont, bien entendu, à éviter, notamment la chaleur ou la fumée de cigarette par exemple. Quoi qu’il en soit, gardez bien votre animal enfermé dans une boîte de transport, ou attaché à l’arrière du véhicule ou dans le coffre. Le laisser libre sur le siège ou sur les genoux de son maître est, non seulement, inutile mais surtout dangereux !
Le coup de chaleur
Le coup de chaleur est aussi un des troubles estivaux classiques de l’été : le chien reste dans la voiture le temps que ses maîtres fassent quelques courses. La température grimpe alors très rapidement dans l’habitacle, jusqu’à 50 à 60°C, ce même avec les fenêtres entrouvertes.
Le coup de chaleur peut malheureusement arriver très vite. Les chiens et les chats ne possèdent que peu de glandes sudoripares. Or, transpirer est un des moyens pour un organisme de réguler sa température. Les animaux de compagnie possèdent des glandes sudoripares au niveau des coussinets, mais cela reste très insuffisant pour faire baisser la température de l’organisme quand il fait très chaud.
Le seul moyen pour eux d’abaisser leur température corporelle est d’expirer de l’air chaud et d’inspirer de l’air frais. C’est pourquoi, lorsqu’il fait chaud, votre animal halète. Malheureusement, lorsqu’il fait très chaud, cette augmentation de la fréquence respiratoire n’est pas suffisamment efficace pour faire baisser la température. L’organisme dépasse alors les 40-41°C et cela devient dangereux. Des symptômes neurologiques apparaissent, liés à l’hyperthermie puis à l’œdème cérébral : difficultés motrices, prostration, éventuellement convulsions. Cet état peut rapidement aboutir à la mort de l’animal.
Si vous constatez ce type de symptômes, contactez immédiatement le vétérinaire le plus proche. En attendant la consultation, vous pouvez rafraîchir l’animal et lui proposer à boire, mais rien ne sert de le forcer. Prenez garde de ne pas le rafraîchir trop rapidement avec de l’eau trop froide ou de la glace. La baisse de température doit être progressive. Le vétérinaire prendra ensuite le relais pour évaluer l’état de l’animal et adapter le traitement.
En prévention, soyez surtout très attentif à la chaleur pour votre animal. Il faut évidemment éviter de le laisser dans la voiture lorsqu’il fait chaud, ce même à l’ombre. Il vaut également mieux éviter de lui faire faire de l’exercice lorsqu’il fait très chaud. Pensez-y lorsque vous transpirez : vous avez chaud, mais votre organisme arrive à réguler sa température grâce à la transpiration. Votre animal ne peut le faire et souffre donc encore plus que vous de la chaleur !
Les problèmes liés aux baignades en eau de mer
Quelle joie d’emmener son chien à la mer, surtout si lui-même aime se baigner. Attention cependant, cela n’est pas sans danger.
Un risque évident de noyade existe : si votre chien n’est pas un bon nageur ou que les courants ou vagues sont forts, soyez particulièrement vigilant. Restez, dans ce cas, au bord de l’eau, voire différez la baignade.
Des problèmes dermatologiques peuvent également survenir : contrairement à une idée assez répandue, l’eau de mer n’est pas un désinfectant. Elle est, au contraire, irritante et pas toujours très saine bactériologiquement. Mieux vaut donc éviter les baignades si votre animal présente déjà des plaies ou irritations cutanées ou s’il présente beaucoup d’allergies notamment.
Un des risques, qui paraît moins évident mais auquel vous devez être très vigilant, est l’ingestion d’eau de mer. En grande quantité, cela peut, en effet, s’avérer dangereux. L’eau de mer étant par nature chargée en sel, elle provoque paradoxalement une déshydratation de l’organisme car elle attire l’eau des cellules voisines dans le tube digestif. De plus, le sel peut provoquer une intoxication. Les symptômes liés à une ingestion importante d’eau de mer sont, d’abord, une salivation excessive, des vomissements, de la diarrhée, puis éventuellement un abattement, des troubles de l’équilibre voire des convulsions. Plus la quantité ingérée est importante, plus le risque est grand.
La meilleure prévention est, bien entendu, d’empêcher votre chien de boire l’eau de mer. Pour cela, si vous passez la journée à la plage, proposez lui régulièrement de l’eau douce à boire. Cela lui évitera de se tourner vers l’eau de mer s’il a soif. Par ailleurs, un bon rinçage à l’eau douce après une baignade permettra d’éviter qu’il ne se lèche et préviendra également les irritations cutanées.
Si votre animal présente un comportement inhabituel après une baignade ou d’autres symptômes plus nets, contactez immédiatement votre vétérinaire. Un traitement médicamenteux associé à une réhydratation par perfusion peuvent être nécessaires.
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Les problèmes évoqués précédemment font partie des plus fréquemment rencontrés lorsque vous partez en vacances l’été avec votre animal. Cette liste est cependant loin d’être exhaustive et la belle saison est propice à de nombreux autres problèmes pour nos animaux de compagnie : maladies transmises par les insectes (piroplasmose, leishmaniose…), épillets, allergies, plaies, chutes depuis les balcons ou fenêtres ouvertes… N’hésitez pas à aborder tous ces sujets avec votre vétérinaire. S’informer et anticiper restent les meilleurs moyens de prévention de tous ces troubles estivaux.
Auteur : Dr. Hélène Blondel. Illustratrice : Dr. Caroline Allard – Vetup®